La mort rôde, ici , toujours, maintenant. elle peut à tout moment venir nous faucher . La mort a ceci d'étonnant qu'elle ne fait pas de différence, finalement elle est très démocratique... elle
prend tout le monde, sans exceptions, ni de sexe, ni de statut social ou culturel.
Enfant, adulte, vieux, elle ne fait aucune différence et prend sans vergogne la vie qui passe à côté d'elle.
On ne saura jamais quelle sera notre heure, jamais on ne pourra se préparer, préparer sa famille à cet instant tragique. Il arrive, comme ça , au détour d'une conversation, au creux d'un virage,
au coeur de la jeunesse, sans prévenir, et nous tombre dessus. Dans cet instant qui se fige pour l'eternité, nous ne sommes plus. Indéfiniment poussière retournée à la poussière...
Jamais épreuve ne peut être plus rude. L'épreuve d'une vie sans doute...
Jeune, la mort me paraissait si abstraite que je n'imaginais même pas ce que ça pouvait être. A 17 ans elle a fait une entrée fracassante dans ma vie! Ma grand mère nous a quitté... Je me
souviens de cet instant où mon père m'a pris à part pour me dire ce qui venait d'arriver... Instant tellement irréel, instant tragique, suspendu, hors du temps ... Mon corps se cabre, l'angoisse
m'etreint, je sens qu'il va m'annoncer quelque chose d'inacceptable, d'inentendable. Et le pire arrive , je suis propulsée malgré moi dans un monde absurde, irrémédiablement sali.
Puis des morts il y en eu d'autres les années passant, toutes aussi folles les unes que les autres: Thierry, 20ans tué dans un accident de voiture, Cyril, 22 ans, tué en moto, Mon autre grand
mère , 83 ans, Fleur, 27 ans morte d'un cancer, Jacques, 23 ans mort en moto, Simone, 76 ans...
Que dire? Il y aurait des morts plus juste que d'autres? Toute mort fini par nous paraitre si improbable, mais certaines marquent longtemps dans nos coeurs, dans nos âmes...
Maintenant j'ai 40 ans , deux filles... Que deviendraient elles si ça m'arrivait à moi? Elles n'ont que moi...
L'angoisse n'est jamais loin, mais aussi la conscience que quoi que je fasse je n'y peut rien, rien du tout!
Pourrais je passer un pacte avec le diable ou dieu lui même, je sais que rien n'est plus impossible que d'arrêter le passage inexorable de la mort, la faucheuse démocratique...
Alors j'essaie de ne plus y penser.... J'essaie de me dire qu'un jour...... dans très longtemps (j'éspère) elle viendra pour moi....
je fais un pacte où je demande (simplement) le droit d'élever mes filles jusqu'à leur majorité.... dans... 10 ans ... minimum.... Ensuite.... J'accepterais L'INEVITABLE....
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